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vendredi 20 septembre 2019

Jules Supervielle, Gravitations,"Le matin du monde"

    Jules Supervielle publie en 1925 l'un de ses plus grands recueils : Gravitations. Ne relevant d'aucune école particulière, il apparaît, par ses choix thématiques et stylistiques, comme le réconciliateur entre la poétique traditionnaliste et la poétique moderniste. Gravitations est marqué par l'omniprésence du thème cosmique et de la place de l'homme dans l'univers : remonter le temps, c'est tendre vers l'origine de la Terre, mais aussi de l'individu.

    "Le matin du monde" est extrait de la deuxième section du recueil (composé de neuf sections) intitulée "Matins du monde". La dédicace au traducteur argentin Victor Llona a toute son importance. Ce dernier traduit notamment Un Flâneur en Patagonie et Sous le vent de la Pampa de William Henry Hudson, récits de séjours en Amérique latine d'où est originaire Supervielle. De plus, ces œuvres évoquent des instants d'éblouissement face à un paysage décrit dans sa sauvagerie première comme aux premiers matins du monde. Il est à noter que "Le matin du monde" avait pour titre, dans l'édition originale : "Ville natale". Ainsi l'auteur reviendrait-il sur le lieu de ses propres origines par un retour aux origines du monde. Dans ce poème, le poète établit une description progressive du lever du monde en y insérant, dans un ordre différent, les éléments constituant l'origine du monde issus de la Genèse.