Au
rythme de la confection de Brötchen1
et de Lebkuchen2,
le destin croisé de deux femmes s’étalent de décembre 1944, à
Garmisch, en Allemagne, à décembre 2008, à El Paso, au Texas, au
moyen d’analepses, de prolepses et d’insertion de
correspondances.
Reba Adams, originaire de
Virginie et venue s’installer à El Paso pour un poste de
journaliste au Sun City doit, en novembre 2007, rédiger un
article sur « Noël à travers le monde, d’un point de vue
local » . Elle fait alors la rencontre d’Elsie, 79 ans,
propriétaire d’une boulangerie allemande, et de sa fille, Jane.
Lors de leur première entrevue, Reba est loin d’obtenir ce qu’elle
attend pour son article concernant Noël en Allemagne : « Les
Allemands célèbrent Noël comme partout ailleurs. La veille de
Noël, nous mangeons et buvons. Le jour même, nous recommençons. Je
crois que c’est également ce que font les Américains et les
Mexicains, non ? dit Elsie en fronçant les sourcils,
provocante. »
Garmisch, décembre 1944. À
la Schimdt Bäckerei3,
les affaires tournent à merveille malgré les restrictions. Les
parents sont patriotes, la sœur aînée, Hazel, veuve du soldat nazi
Peter Abend, s’est engagée comme volontaire au Lebensborn. Quant à
Elsie, 16 ans, elle se rend pour la première fois à une soirée
nazie avec son prétendant, l’officier Josef Hub, haut placé au
sein de l’armée allemande. Lors de la soirée, l’officier Kremer
tente d’abuser d’elle dans une ruelle. C’est là qu’un jeune
garçon juif, Tobias, sorti de Dachau pour chanter le 24 décembre,
la sauve des mains du SS. Peu de temps après, en cette veille de
Noël, ce petit garçon échappé vient toquer à la porte de chez
Elsie et va désormais changer la vie et la vision du monde de la
jeune femme à tout jamais.
Quant à Reba, elle vit une
histoire d’amour tourmentée avec Riki, garde-frontière qui
supporte de plus en plus mal, lui-même immigré de l’autre côté
de la frontière américaine, la violence exercée envers les
clandestins mexicains. Il souhaite épouser Reba : elle hésite.
Elle commence, malgré elle, à se confier à ses interlocutrices qui
deviennent ses amies, Elsie et Jane. De plus, ses correspondances
avec sa sœur Deedee font écho à celles d’Hazel et de sa sœur
pendant la guerre.
Publié en 2012, Un Goût
de cannelle et d’espoir4
est le premier roman de Sarah McCoy traduit en français. Par les
récits entrelacés de tous les personnages (et ceux cités ci-dessus
n’en constituent que le pilier), l’auteure donne au lecteur une
belle leçon de vie. Les destins s’avèrent, au fil des pages, bien
plus entremêlés qu’il n’y paraît. Une odeur omniprésente de
Zimt5
y apporte le réconfort et l’espoir du changement, des belles
rencontres, dans les bons comme dans les mauvais moments, en 1944
comme en 2008, en Allemagne comme au Texas. L’auteure livre
d’ailleurs, en fin d’ouvrage, plusieurs recettes des pâtisseries
allemandes évoquées tout au long du roman.
1 Petits
pains blancs allemands.
2 Pains
d’épices.
3 Boulangerie
des Schmidt.
4
Titre oriiginal : The
Baker’s Daughter.
5 Cannelle.
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